Le grand sapin

Isléna se tenait dans le "jardin" juste devant un grand sapin. Celui ci était le plus grand sapin du jardin et était très bien entretenu. Il était d'un vert foncé, et il était très large.
Isléna attendait que les étudiants arrivent. Elle, ainsi que les professeurs avaient afficher la feuille qui disait que les étudiants devait se rassembler dans le jardin s'ils voulaient avoir une surprise. Bien sûr, Isléna sait que certains étudiants ne viendraient pas, mais elle espère en avoir quand même beaucoup. Puisque ce qu'elle fait maintenant c'était pour les étudiants, pour qu'ils puissent de sentir presque "chez eux" ici, pour noël.

Soulagé, Isléna vit que plusieurs groupes d'étudiants arrivèrent. Les premiers arrivés s'assirent sur les banc qui se trouvais autour, ou se dispersait autour de du sapin et de la directrice. Elle vit que certains fait des têtes d'étonnements et devait se demander ce que la directrice leur avait préparer cette fois-ci.

Quand l'espace fut assez bien rempli, Isléna commença a parler.

- Bonjour étudiants. Vous devez vous demander ce que je faites ici. Ce que vous savez tous, c'est que c'est bientôt noël, le temps des surprises et des cadeaux. Chaque peuples nomme ce moment différemment, mais ici, c'est une tradition de fêter de noël. Bien sûr, ici, noël est très ouvert, et nous le faisons très différemment puisque vous êtes tous de peuples différents. Ainsi, avec les professeurs, nous avons trouvons comment faire un noël pour tous.

Isléna fit une pause, reprit son souffle et regarda les étudiants. Certains souriait, surement heureux de cette événement, d'autre était surpris, et encore plein d'autres expressions. La directrice était contente, elle aimait ces étudiants et les voir joyeux lui était chaud aux cœur.

- Vous voyez ce grand sapin juste derrière, continua-elle en le désigna du doigt. Il est très bien entretenu pendant toute l'année pour noël. Pour l'instant, celui ci est vide de toutes décorateurs. Vous savez pourquoi ? Parce que c'est vous, ainsi que les professeurs qui avait l'honneur de venir le décorer comme vous voulez, celons votre choix, vos envie ou celons vos traditions pour noël. Vous pouvez par exemple y mettre des boules, des guirlandes, des étoiles, utiliser votre magie si vous voulez l'éclairer ou alors si vous voulez vous pouvez mettre des choses aux pieds du sapin. C'est très libre. Et surtout je demande de la coopération. Enfin, quand il y a plus de place en bas et que vous voyez par exemple une elfe avec une décoration et qui ne trouve pas de place, je me demanderai que vous l'aidez si vous pouvez voler pour le lui mettre sur le sapin. Comme c'est noël, c'est la moindre des choses. Maintenant, à vous de jouer. Je vous laisse faire.

Isléna se mit sur le côté et regarda les étudiants. Certains hésitais, et ne savait pas quoi faire, d'autre partais et revenait avec des décorations. Isléna souriait de toutes ses dents. Elle était heureuse.

La nuit avait été difficile. Ce matin là, Saéba s'était levée de mauvais poil : elle avait rêvé de Ron en train d'essayer de la noyer sous l'eau du lac. S'étirant lestement comme un chat, elle quitta péniblement son lit dont les draps étaient encore froissés et humides de transpiration. La chambre était gelée, ce qui n'était pas habituel. Sans doute à cause de son corps bouillant, la rouquine avait l'impression que ce froid se faisait plus mordant qu'à l'accoutumée. Elle s'enveloppa d'un gilet qui traînait par terre, puis se rendit à la fenêtre. Cette dernière était recouverte d'un épais voile de buée qui empêchait quiconque de regarder au travers. Machinalement, la jeune femme leva son index pour tracer quelques gribouillages sur la vitre. Son doigt esquissa un petit personnage avec des ailes, ainsi que plusieurs grandes formes humanoïdes à côté. Comprenant ce que son subconscient avait représenté, elle l'effaça d'un geste vif.
Après s'être douchée, elle s'habilla avec l'une des rares jupes qui lui arrivait au dessus du genou. Elle ajouta un pull en laine avec un col en U, une écharpe chaude, ainsi que des petites bottines idéales en temps de neige, comme de pluie. En quittant sa chambre, la fée fut immédiatement frappée par l'absence de calme. Elle ne l'avait pas remarqué avant, mais les couloirs étaient en ébullition. Toutes les trois minutes, des étudiantes sortaient du dortoir pour se diriger vers le rez-de-chaussée. Il y avait-il un problème ou un incendie ? Une fillette passa à côté de Saéba qui l'attrapa par le bras pour l'arrêter. Le regard étonné et mécontent de l'inconnue aurait pu déstabiliser la rousse si elle n'était pas elle-même mal lunée.

« Excuse-moi de t'avoir arrêtée dans ta course, mais que se passe-t-il ? »
« J'ai reçu un sms d'une copine disant que la dirlo demandait aux pensionnaires de se réunir dans le jardin. D'ailleurs, il y a une affiche au bout du couloir, tu aurais pu aller voir ! A cause de toi, je vais arriver en retard. Sérieux, t'aurais pas pu demander à quelqu'un d'autre ? Tu me fais perdre mon temps, là. »
« Merci. » fit la fée qui remarqua tout à coup les chaussures de l'étudiante. « Ceci dit, avec des chaussures avec des talons aussi hauts, tu arriveras en retard. Ce n'est pas pratique pour marcher dans la neige. »
« De quoi je me mêle ? » cracha la demoiselle en retirant son bras avec courroux.

La rouquine la considéra, puis se détourna d'elle. Visiblement, elle ne devait pas être la seule à être énervée aujourd'hui. Puisque poser une question semblait stresser la gente féminine, elle opta pour aller voir d'elle même l'affiche dont on lui avait parlé. C'était rassurant, elle avait cru à une convocation plus sérieuse. L'annonce expliquait que la directrice souhaitait réunir les membres de l'Académie pour une surprise.

« Pourquoi pas... »

Hésitante, la fée alla toquer à la chambre voisine, toutefois personne ne lui répondit. Al-Wi était donc soit en train de dormir, soit occupée, soit déjà là-bas. Sans insister, la rouquine préféra descendre les escaliers jusqu'à arriver dans le jardin. Le lieu avait été changé : on avait fait placer une multitude de bancs autour d'un énorme sapin aussi gros que grand. Les jardiniers devaient certainement être fiers d'eux, car il était très bien entretenu et devait sentit bon la forêt. En avançant jusqu'à un banc, la jeune femme remarqua l'idiote aux talons qui était vautrée dans la neige et qui criait sur ses ''amies''. Elle ne put réprimer un léger rire, puis s'installa sans dire un mot. Peu à peu, les places furent comblées, ce qui donna l'occasion à la responsable de l'établissement de prendre la parole.
On leur expliqua qu'un projet secret avait été monté dans leurs dos afin d’égayer les fêtes. Bien que chaque peuple célèbre différemment Noël, une idée leur était venue : festoyer ensemble. Le sapin, autour duquel les élèves se réunissaient, était volontairement dénudé de toutes décorations. En effet, la finalité de cette réunion consistait à l'embellir par diverses fabrications artisanales. Par cette intervention, l'arbre serait le fruit d'une grande collaboration et représenterait toutes sortes de traditions. Le concept était intéressant, bien que la rousse ne sache absolument pas quoi accrocher.
Un garçon proposa à l'une de ses camarades de préparer un bonhomme en pain d'épice à deux. Aussi rouge qu'une pivoine, l'inconnue accepta, puis partit avec l'étudiant. A côté d'elle, des binômes se formaient et quittaient les lieux pour aller fabriquer des décorations. On parlait de boules en coton, de paillettes, de guirlandes en lierre recouvertes de peinture, de cartons dorés, … Malgré ce qu'elle entendait, Saéba n'arrivait pas à se décider. Au cas où elle se retrouvait seule, elle avait songé à des perles et du nylon qu'elle aurait tressé pour faire des nœuds papillons ou des formes festives. Il y en avait dans sa chambre. Elle jeta un coup d'oeil derrière elle en espérant trouver quelqu'un qui cherchait un partenaire. A deux ils auraient sûrement une meilleure idée...

Lyris sorti de sa chambre par sa fenêtre, en silence, sans se faire voir. Elle allait aller dans son coin secret dans le jardin, mais en chemin, elle découvrit une foule d'étudiant devant un grand sapin. Celle-ci était immense. Lyrïs se sentait bien petite face à lui. Se demandant ce qui se passait, elle atterrit sur une branche d'un arbre un peu plus loin. De là, elle voyait que presque tous les banc étaient pris et que certains étudiants se bousculaient pour voir ce qu'il se passaient. C'est à ce moment là qu'elle vit la directrice et entendit son discours.

"C'est une très bonne idée de décorer tous ensemble un sapin. Je l'ai jamais fait, mais peut être que là je serai moins vu comme une hybride et que je pourrais y participer. Je l'espère bien".
Mais c’est quand elle pensa cela que quelqu'un l'interpela:

- Et toi l'hybride, regarde moi.

Lyris regarda qui l'interpela. C'était une jeune elfe et celui-ci tenait une boule de neige. Et sans même prévenir celui-ci le lui lançait. Lyris surpris le reçut en plein figure. Déséquilibré, elle tomba de l'arbre et atterrit au sol sur les fesses.

- Rentre chez toi, on n'a pas besoin d'une hybride elfe-fée dans cette académie, répondit le garçon, puis celui-ci content de son coup,reparti vers ses amis.

Lyris, triste, se releva, et se cacha derrière l'arbre. Celle-ci qui pensait que cette année, elle pourrait fêter tranquillement noël, elle s'était trompé.
"Je reviendrai peut être en plein nuit pour poser quelque chose sur l'arbre", pensa-elle car elle avait vraiment envie d'y participer mais qu'après ce qui s'était passé, elle n'osait pas y aller maintenant.

Les yeux de la pixie cherchaient toujours un binôme parmi la foule. Autour de la jeune femme, les pensionnaires s'en allaient progressivement. Elle remarqua même des enseignants s'allier avec des élèves pour essayer de confectionner des bonbons aux fruits. Les idées fusaient : dessins, nourriture, pâte à sel, collage, ... Tout le monde y mettait du sien, cela faisait plaisir à voir. Face à tant d’entrain, la directrice devait être satisfaite de son idée. Plutôt que de rester assise à attendre le déluge, la rousse décida d'aller à la rencontre des autres étudiants. Elle demanda à une première personne qui s'excusa en lui expliquant qu'elle était déjà avec deux camarades. Après avoir questionné plusieurs petits groupes, Saéba se rendit compte qu'elle allait être obligée de fabriquer des décorations avec des perles.
Elle s'apprêtait à retourner vers les dortoirs, quand elle aperçut une inconnue à terre. Face à elle se trouvait un elfe qui semblait se moquer. Sans dire un mot, la petite victime se redressa et afficha un visage attristé. Cette scène était poignante. La fée n'eut pas à chercher une explication, car la situation était très claire : des idiots bizutaient la pauvre fillette et désiraient la chasser. Elle ne supportait pas les créatures déloyales qui ne trouvaient rien d'autre que de s'acharner sur un souffre-douleur. Bien sûr, elle n'avait rien à dire sur le fait de taquiner autrui, mais là, il était clair que la demoiselle n'avait rien fait. C'était leur jouet. L'oreille attentive, la pixie s'avança en leur direction. Ces lâches étaient en train de partir, pleinement satisfaits de leur œuvre. Se focalisant sur l'auteur de l'injustice, la jeune femme lui donna un violent coup d'épaule. Avec sa force de mouche, elle devait s'être fait plus mal que lui, néanmoins elle ne comptait pas rester les bras croisés.

« Oups, excusez-moi, je n'ai pas fait exprès ! » déclara-t-elle avec un air faussement confus.
« Hé, fais gaffe, toi ! »

L'un des garçons mis sa main sur l'épaule de celui qui avait dérangé l'hybride. D'un hochement de tête, il lui fit comprendre que ce coup d'épaule n'était pas un hasard. Il prit une profonde inspiration avant de lui expliquer :

« Arrête, elle l'a fait exprès, tu ne vois pas qu'elle se moque de toi, là ? »
« Quoi ? Hé toi, la rouquine, ne nous cherche pas, ou tu vas avoir des ennuis ! »
« Des ennuis ? Avec la directrice dans le coin et quelques témoins ? Je suis certaine que ceux qui auront le plus de problèmes, ce sera vous... » siffla la fée avec un air hautain.
« Ah, tu vas faire comme les gamins de primaires qui vont tout rapporter à la maîtresse ? »
« Grandissez un peu, on n'est plus à la maternelle. D'ailleurs, les gamins qui lancent des boules de neige sur quelqu'un qui n'a rien demandé, c'est bien vous ! D'autant plus que se retrouver en bande pour embêter une personne... C'est tellement ''loyal''... »
« Tu commences à me gonfler ! »
« Tant mieux. Maintenant dégagez ou j'en toucherais deux mots à la directrice... (Elle remarqua que l'étrangère était une métis.) S'acharner sur quelqu'un à cause de son sang est puni par un renvoi temporaire ou définitif. Je n'hésiterais pas à argumenter en votre défaveur. »
« Espèce de... »
« Allez-vous en. »

Le ton de la rousse était tranchant et plein de menaces. Elle avait beau être seule, cela ne l'effrayait pas. La directrice n'était pas loin et elle lui donnerait raison, elle n'avait rien à craindre. Quelques membres du groupe n'avaient pas apprécié cet avertissement : le renvoi les effrayait et ces deux femmes n'en valaient pas la peine.

« Bon, on s'en va, je ne tiens pas à être renvoyé. Cette sal*pe semble être une vraie balance, je n'ai pas envie d'avoir affaire à la Dirlo. »
« Pfff, on se reverra vous deux. »

Jusqu'à ce qu'ils disparaissent de son champ de vision, Saéba garda son air de défi, ensuite, elle se tourna vers la victime en lui adressant un sourire. Côtoyer Ron l'avait rendue plus téméraire ! De coutume, elle aurait simplement observé la scène sans rien dire... Faire face à une bande de dégénérés n'était pas dans ses habitudes, puisqu'elle savait qu'avec sa puissance, elle ne pouvait rien. C'était sans doute pour cela qu'elle avait pris l'habitude de converser : certaines paroles pouvaient calmer ou blesser une foule.

« Hum, j'espère qu'ils te laisseront tranquille un petit moment... Je ne sais pas si c'est la première fois que tu es victime de leur comportement, mais n'hésites pas à en parler avec la directrice. »

La pensionnaire scruta l'hybride avec attendrissement. Contrairement à beaucoup de Sangs Purs ou à sa famille, elle se fichait des créatures qu'elle avait en face d'elle. Les hybrides, les anges, les démons ou les elfes n'étaient pas ses ennemis. Chaque peuple avait beaucoup à apporter et la mixité ne faisait jamais de mal à personne. L'inconnue avait de la chance : elle était le fruit de deux cultures. A y réfléchir, Saéba n'avait jamais vu de métis ''fée'', elle était donc très intriguée par la fillette. Cette dernière était mignonnette, elle devait arriver aux épaules de la pixie et possédait d'aussi beaux cheveux azurs qu'Elyos. Sa peau était d'une couleur singulière : une sorte de mauve bleuté. On aurait une drow, comme dans les jeux vidéos. Même si c'était peu banal, cela avait son charme. Les ailes de l'hybride étaient bien plus belles que les siennes. Leurs tons vert, rouge et jaune étincelaient sous la lumière du jour. Elle était magnifique.

« Ca te dirait de fabriquer quelque chose pour le sapin ? Moi non plus, je n'ai pas de binôme... On pourrait faire équipe, non ? » proposa la rousse.

Elle ne savait pas si la demoiselle accepterait, toutefois cela valait le coup de proposer. Et puis, si cette bande de racistes revenait, elle tenait à être présente. Toutes deux avaient l'air d'être seules, il aurait été dommage de rester dans leur coin.

Al-Wi était en train de dormir quand elle entendit des voix. Elle se leva, alla vers sa fenêtre entre-ouverte, et écouta. Elle entendit un discourt de la part de la directrice.. Alors, elle s'habilla, elle mit la robe rouge et blanche achetée spécialement pour noël. Elle passa un trait de crayon noir sous et et au dessus de ses yeux, mis du rouge sur ses lèvres pulpeuse, et se brossa les cheveux, quand elle entendit quelqu'un toquer. Elle était dans sa petite salle de bain, et n'entendit qu'a peine le "toc toc toc". Quand elle se rendit compte que quelqu'un venait de toquer, elle se dirigea vers la porte, toujours en se brossant les cheveux. Mais il était trop tard, elle ne put qu'entre apercevoir la chevelure rousse de la pixie. Elle aussi, allait sûrement dans les jardins.

Al-Wi referma la porte, continua de se coiffer et sorti, en prenant bien soin de fermer la porte avec un cadenas de feu, qu'elle avait fait la veille. Elle alla dans les jardins et écouta avec attention les discours de la directrice. Le sapin qui se tenait devant elle était gigantesque! De la neige le recouvrait, ce qui énerva l'angelot. En effet, elle avait horreur de la neige. Mais elle trouvait tout de même cela assez joli. Des étudiants de tous âges et de toutes races étaient rassemblés ici et là. Elle repéra la fée qui discutait avec une hybride aux longs cheveux bleus. Décidément, les étudiants avaient des problèmes avec les hybrides! Al-Wi poussa un soupir, car elle trouvait cela plutôt ridicule. Elle n'avait personne avec elle mais elle voulait quand même montrer à quel point elle était créative. Elle trouva des caisses dans lesquelles étaient rassemblées des boules de verre, de cristal, de glace, de feuilles et d'autres choses encore. Il y en avait aussi avec des guirlandes faites de beaucoup de matériaux. Sur les caisses, des étiquette étaient collées disant que tout le monde pouvait en prendre. Alors, Al-Wi décida de prendre des boules de cristal, qu'elle cassa en deux, pour y mettre une flamme bleue ou rouge. Grâce à de la sève, elle recolla les morceaux entre eux. Son travail ne passait pas inaperçu. En effet, grâce à elle, le sapin brillait de milles feux, et ça, on pouvait le prendre au sens figuré comme au sens propre. Toutes les boules et les guirlande étaient magnifiques. Al-Wi vit même quelqu'un hisser une étoiles faite de bois et de feuilles, en haut du sapin. Elle alla pour faire des boules en forme de bonbon quand quelqu'un l'interpella. C'était un jeune homme plutôt hideux avec ses boutons qui recouvraient son visage, ses mains et sûrement le reste de son corps. De plus, il portait le T-shirt de la mouche qui se noyait dans du café. Al-Wi poussa un soupir avant de demander pourquoi l'avait-il appelé.

-Ben, t'es jolie et t'as pas l'air en couple!Haha! La tête que tu fais!! Tu devrais te voir!

L'ange n'aimait pas mentir, mais l'adolescent n'allait guère la lâcher si elle ne mentait pas. D'une voix assurée, la fillette s'avança vers l'elfe et lui murmura à l'oreille:

-Désolé pour toi, la chance n'est pas avec toi aujourd'hui! Je suis déjà en couple avec... avec un...

Elle hésitait. Elle aurait voulu dire un ange, mais il y en avait si peu! Elle ne connaissait aucun garçon de cette race!! Le seul homme qu'elle connaissait, c'était Ronwe. Alors, malgré elle, elle se rapprocha encore de lui pour lui susurrer:

-Avec un certain Ronwe Uphir. C'est un démon de terminale.

L'adolescent eut une mine déconfite. Il aurait tant voulu sortir avec une femme aussi belle! Al-Wi ne semblait pas s'en rendre compte. Elle s'en alla vers le sapin, en essayant de trouver une idée décorer ce si magnifique sapin. Mais, pas de chance pour elle, l'elfe la suivait. Il lui adressa un sourire avant d'ajouter:

-Mais ce n'est pas grave! Je t'ai vu, tu as accrocher des boules avec une flamme à l'intérieur! Tu étais la seule! Alors, pourquoi ne pas nous mettre ensemble et mieux nous connaître?

La colère qu'avait en elle Al-Wi se fit entendre. Elle grogna avant de s'approcher de l'elfe avec un air qu'elle espérait calme et s'adressa au jeune homme:

-Je ne t'aime pas. Tu ne m'aime pas non plus. Alors maintenant lâche moi les baskets! Même si je ne sort avec personne, je n'irais pas avec toi!

Ses ailes devinrent couleur cramoisies. C'était très mauvais signe...

Lyris fut surpris quand une jeune fille arriva et "bouscula" celui qui l'avait attaqué avec une boule de neige. Et encore plus quand celle-ci se mit en colère et commença à la défendre. Personne encore n'a pas sa défense, c'était la première fois que cela arrivais. Elle espérait que cette fée n'aurait pas de problème et qu'elle ne s'était pas fait mal en bousculant l'elfe.
Lyris avait bien trop peur et intimidé que ses pieds refusait de bouger. Elle suivit la discussion a moitié caché derrière l'arbre.

Quand le groupe de ces attaquants partirent, elle regarda la fée qui était toujours là. Elle était assez grande avec de beaux cheveux rousses. Cela lui allait à merveille.

- Hum, j'espère qu'ils te laisseront tranquille un petit moment... Je ne sais pas si c'est la première fois que tu es victime de leur comportement, mais n'hésites pas à en parler avec la directrice. »

Lyris baissa les yeux au sol et dit d'une voix toute timide.

- Je ... je m'y suis habitué depuis toute petite. Les adultes ont toujours regardé sans rien dire.

En effet, même mes adultes dans le village où elle a grandi, tout le monde l'a considérais comme "souffre douleur". C'était sur elle qu'on se défoulait que ce soit les jeunes et même certain adultes. Notamment quand il y avait des bêtises, c'était toujours elle qu'on punissait alors qu'en vérité, elle n'avait jamais rien fait. C'était tellement ancré dans l'esprit de Lyris que celui-ci laissait faire et ne disait rien.
Ainsi, elle fut surpris quand la fée lui demanda:

- Ca te dirait de fabriquer quelque chose pour le sapin ? Moi non plus, je n'ai pas de binôme... On pourrait faire équipe, non ?

Lyris prit au dépourvu par cette question, qu'elle ne répondit pas de suite. Elle pensa vraiment être seule cette année et venir ici de nuit. Jamais elle n'aurait pensé qu'on lui proposerai de faire équipe avec elle pour créer quelque chose à mettre sur l'arbre.

- euh ... Je ... Je veux bien. répondit-elle avec un petit sourire sur le visage.

« Je ... Je m'y suis habituée depuis toute petite. Les adultes ont toujours regardé sans rien dire. »

La réponse que lui fournit la jolie métisse était tellement aberrante, que Saéba faillit s'étouffer. Son sourire se déforma en un rictus. Cette pauvre petite avait dû en voir de toutes les couleurs ! S'était-elle un jour battue pour sa liberté ou ses droits ? Comment pouvait-elle s'être habituée à être le fruit d'un comportement aussi bas ? S'il n'y avait pas eu de la neige, que se serait-elle pris en pleine figure ? Une gifle ?... Des cailloux ? Que des adultes laissent un enfant se faire caillasser était impensable... N'y avait-il pas de créatures pour faire régner la loi ou la paix ? A la manière d'un loup protecteur vis-à-vis de sa meute, la rouquine lâcha un grognement. Elle avait non seulement envie de secouer l'hybride pour qu'elle se rebelle, mais aussi de donner une bonne leçon à chaque individu gênant. Les injustices avaient été son lot quotidien, à elle aussi, cependant elle avait toujours bataillé pour qu'on reconnaisse ce qu'elle était. Chaque être avait le droit de vivre et ce, quelque soit son sang. Il ne valait mieux pas qu'elles croisent un second groupe aussi idiot que le précédent, car la fée n'hésiterait pas à leur faire des crasses. Depuis peu, elle avait pour habitude de toujours garder un seul atout sur elle : une fiole de poudre confectionnée par ses soins grâce à un livre féerique. Ce n'était pas une grande farce, mais avec les événements récents, elle se devait d'avoir une ''protection'' dans sa manche.

« Euh ... Je ... Je veux bien. » avait répondu la métisse toute intimidée.

La rousse répondit joyeusement à son sourire. Après quelques instants de réflexion, elle remarqua diverses boîtes près du sapin. Celles-ci contenaient toute sorte d'objets susceptibles de servir aux étudiants. Apparemment, plusieurs personnes s'étaient déjà ruées sur les stocks ; tout partait aussi vite que des petites pains. Il leur fallait quelques matériaux, quitte à les combler avec des affaires personnelles... Ou de la magie ! Mais pour l'heure, Saéba ne connaissait pas le talent de Lyris et ne jugea pas utile de la sonder. La pensionnaire était déjà tellement mal à l'aise devant elle, qu'elle ne souhaitait pas la déranger davantage.

« Viens, on va chercher quelques trucs dans les caisses. »

Elles allaient pouvoir s'amuser un peu et essayer de se montrer créatrices. Ne sachant pas si sa camarade allait oser avancer jusqu'à la foule, la pixie s'avança jusqu'à elle pour lui prendre la main. Comme si elle s'était retrouvée face à un animal blessé et apeuré, elle y était allée en douceur. Elle ne comptait pas la brusquer et voulait lui montrer qu'elle était là en cas de besoin.

« On ne restera pas longtemps là-bas. On prend deux-trois éléments, puis on revient dans un coin plus calme. »

Toujours avec le visage chaleureux, elle espérait que l'hybride accepte ce compromis. Elle l'entraîna d'un pas léger jusqu'aux caisses où se trouvaient guirlandes, boules de verres et autres objets colorés. Il y avait une odeur de plastique et vieux cartons. On aurait dit que tous ces conteneurs avaient été précieusement gardés dans un grenier peu aéré. La jeune femme adorait cette senteur, car elle lui rappelait ses escapades dans sa maison d'enfance. Elle attrapa une bourse remplie de paillettes bleutées, puis une poignée de boules minuscules. En prenant cela, elle se demanda si elle ne s'était pas trop hâtée ! Elle avait dû aller trop vite en besogne, car elles ne s'étaient pas concertées pour se donner une idée de leur réalisation. Ses joues s'empourprèrent quand elle se tourna vers l'inconnue.

« Excuse-moi, j'ai pris un peu n'importe quoi sans savoir si tu avais une idée de conception. Personnellement, j'y vais surtout au feeling, néanmoins avoir quelques directives peut-être sympa aussi. Tu... Tu as quelques idées ? »

Elle espérait que malgré le monde présent, elle obtiendrait une réponse.

Quand la fée lui dit d'aller chercher des trucs dans les caisses à côtés du sapin, Lyris eut un peu peur. Surtout par le fait de traverser tous la foule et de peut être tombé sur d'autre personne qui ne l'aimait pas. Mais la fée lui prit doucement la main, et ce geste simple l'a rassura. A petit pas, Lyris suivit la fée et resta très près d'elle. Elle essaya de se faire petite et de ne bousculer personne.
Elle vit la fée s'accroupir et prendre quelque boules. Lyris ne savait pas quoi faire et prendre. Elle resta debout en regardant la fée.

- Excuse-moi, j'ai pris un peu n'importe quoi sans savoir si tu avais une idée de conception. Personnellement, j'y vais surtout au feeling, néanmoins avoir quelques directives peut-être sympa aussi. Tu... Tu as quelques idées ?

Lyris fut surprise que la fée lui demande son avis. Elle n'en avais pas l'habitude. Elle regarda dans les caisses et aperçut une belle guirlande bleu. Elle s'accroupit et la prit dans ses mains. Elle regarda la fée et en voyant les boules qu'elle tenait dans la main, elle eut une idée : utiliser la guirlandes, les boules que la fée tenait ainsi qu'un peu de son pouvoir. Mais elle ne savait pas comment la fée allait réagir et surtout si elle allait aimer son idée.

- J'ai une idée mais je sais pas si elle te plaira. Je pourrais créer une forme avec mon pouvoir et dessus on pourra mettre les boules que tu as trouvé ainsi que la guirlandes que j'ai, dit-elle d'une petite voix, et ajouta de suite après rapidement. Mais si ca ne te plait pas, laisse tomber mon idée.

La douce petite hybride semblait surprise d'être questionnée. Elle ne lui répondit pas de suite et se dirigea vers les caisses sous le regard attentif de la rouquine. Après avoir évalué ce qui était déjà en leur possession par des coups d'oeil furtifs, elle revint avec ses trouvailles. Saéba scruta la guirlande bleutée et se demanda ce qu'elles allaient pouvoir en faire. Elles pourraient toujours l'enrouler autour des boules ou la découper pour en faire des compositions. La réponse de Lyris ne lui apporta pas plus d'informations.

« J'ai une idée mais je sais pas si elle te plaira. Je pourrais créer une forme avec mon pouvoir et dessus on pourra mettre les boules que tu as trouvé ainsi que la guirlandes que j'ai. Mais si ça ne te plaît pas, laisse tomber mon idée. »

Créer une forme avec son pouvoir ? La fée se gratta la nuque. Bien qu'elle ne connaisse pas le talent magique de sa nouvelle camarade, la proposition était plaisante. Un sourire traversa son visage et elle lui répondit :

« Non, non, ça m'irait. Je me demande juste comment tu vas faire ! Viens, on va essayer. »

D'un geste vif, elle attrapa plus de boules qu'elle cala dans ses bras. Tout en essayant de ne pas glisser, elle se rendit à l'endroit où elles s'étaient rencontrées. Il n'y avait personne. Au moins, elles seraient tranquilles. La pixie espérait que la métis se serait pas trop intimidée. Elle s'agenouilla pour poser les matériaux dans la neige.

« Je te laisse faire. Si je peux t'aider d'une façon quelconque, dis-le moi. »

Ravie d'être avec la jeune fille, elle afficha une mine chaleureuse. Elle se demanda si certaines de ses connaissances étaient dans le coin. Ronwe était peut-être en train de faire du collage avec des boules cassées ? Qu'aurient pu faire les autres ? Al-Wi pouvait utiliser sa magie pour créer de superbes guirlandes enflammées ? Seltea avait sans doute placé plusieurs fleurs parfumées sur les branches ? Le joueur de violon allait-il inaugurer la journée avec son instrument ? Elle n'eut pas le temps de réfléchir, car Lyris était devant elle, prête à agir.

Lyris esquissa un petit sourire après les propos de la fée. Son idée lui plaisait. Elle était heureuse, c'était la première fois qu'elle proposait quelque chose et que cela plaisait à quelqu'un. Même si elle était un peu intimidé d'utiliser son pouvoir devant quelqu'un.
Elle suivit tranquillement la fée qui alla se placer là ou la fée l'avait sauvé et posa les boules au sol. Lyris fit de même avec la guirlande.

- Je te laisse faire. Si je peux t'aider d'une façon quelconque, dis-le moi.

Lyris fit non de la tête et réfléchit. Quand elle trouva quel forme donner à son pouvoir, elle se concentra. Elle ferma les yeux pour mieux arriver à visualiser la forme et leva ses mains au niveau du torse. Elle sentait l'air crépillé autour d'elle et ses ailes qui bougeaient. Sans même ouvrir les yeux, elle vit de l'eau sentir de ses mains, qui s'y entourait et se plaçait eu centre de ses mains pour former un rond. Quand cela fut fait elle ordonna à l'eau de prendre la forme d'un bonhomme de noel. Celui ci était petit mais assez grand pour placer des boules ainsi que la guirlande. Elle le posa au sol grâce à son pouvoir.

Lyris ouvrit les yeux et dit:
- Euh ... voilà ... je peux faire autre chose en forme si le ... bonhomme de neige .. euh bonhomme de pluie ... ne te plait pas. Avec la saison c'est la première idée qui m'est venu en tête.

Après ses propos elle regarda la fée. Elle ne savait pas comment celle-ci allait réagir. Ses ailes toujours sous le coups de l’excitation d'avoir utiliser son pouvoir, battait l'air doucement.

Pendant la confection de l'objet décoratif, la pixie garda le silence. Elle aurait presque retenu son souffle pour ne pas brusquer l'hybride. Il ne fallait pas la déconcentrer, ni même l'effrayer. Alors elle resta là, toujours agenouillée dans la neige, le regard rivé sur les mains de la demoiselle. La scène était assez attendrissante. La rouquine ressemblait à un enfant, car elle écarquillait les yeux en grands. En effet, son étonnement était le même que celui d'un bambin qui ouvre un cadeau de Noël. Sur son visage, on lisait la curiosité, l'admiration et la passion. Face à un pouvoir magique, l'étudiante avait toujours été émerveillée. Le temps semblait s'être arrêté. Elle savourait cet instant. Ce qu'elle vit était tout simplement extraordinaire !
Les doigts de Lyris se concentrèrent devant elle. En quelques secondes, le néant fut comblé par une forme aquatique dirigée par la magicienne. Les reflets de l'eau prenaient les teintes de la neige, ainsi que des tenues des deux jeunes femmes. La figure transparente se stabilisa afin de prendre l'image d'un rond de taille moyenne. Si ce cercle était impressionnant, la suite le fut davantage. Sans le moindre effort, la métis divisa la sphère en plusieurs petites volumes arrondis. Progressivement, Saéba vit un petit bonhomme de neige se former devant elle. Celui-ci retomba à terre comme s'il s'agissait d'une plume. Avec l'une de ses mains devant les lèvres, elle retint un cri de surprise. L'élève qu'elle avait en face d'elle était très douée ! Son pouvoir était d'une beauté sans égale.

« Euh ... voilà ... je peux faire autre chose en forme si le ... bonhomme de neige .. euh bonhomme de pluie ... ne te plaît pas. Avec la saison c'est la première idée qui m'est venue en tête. »

La rousse était estomaquée : comment une chose pareille ne pouvait-elle pas plaire ? Elle regrettait que la fille en face d'elle ne soit pas consciente du talent qu'elle avait. Si elle le désirait, elle pouvait faire tellement de choses... Quel dommage qu'elle n'ait pas confiance en ses capacités...

« Non, tu rigoles ? C'est superbe ! Cela me plaît beaucoup ! Tu as beaucoup de talent, tu sais ? Et je ne dis pas cela pour te faire plaisir, je le pense sincèrement. »

D'un geste hésitant, elle effleura le bonhomme de pluie. Lorsqu'elle fut certaine que la décoration ne se détruirait pas sous ses mains, elle l'attrapa entre son pouce et son index. Avec son autre main, elle attira l'une des guirlandes vers elle, puis y déposa la création. L'eau enchantée refléta les couleurs azurs de la banderole scintillante.

« Regarde, c'est magnifique ! Ton idée est vraiment bonne ! Le sapin sera très beau avec ça. Bravo. »

Espérant que Lyris puisse en faire d'autre, elle attacha quelques boules à des intervalles régulières. Bien sûr, elle laissa de la place pour les autres créatures de pluie. Tout sourire, elle ne dissimulait pas son admiration.

- Non, tu rigoles ? C'est superbe ! Cela me plaît beaucoup ! Tu as beaucoup de talent, tu sais ? Et je ne dis pas cela pour te faire plaisir, je le pense sincèrement.

Lyris fit son plus beau sourire quand elle entendit les paroles de la fée. Cela lui allait droit au cœur, mais elle rougit un peu tout de même. Elle n'avait pas l'habitude qu'on la complimente.
L'hybride regarda la fée attraper la guirlande et la mettre autour du bonhomme de pluie. C'était magnifique avec tous ce bleu.

- Oh c'est joli avec la décoration.

Voyant qu'il y avait beaucoup de boules par terre, Lyris s'activa à faire d'autre création. Elle se concentra de même que tout à l'heure et imagina un sapin. Quand celui ci fut créer, elle le posa au sol. Imaginer ensuite un panier, et le créa. Et enfin elle fit une fée avec la pluie. Après avoir créer cette dernière, elle se dit que ce ne serait peut être pas simple d’accrocher une décoration sur la fée. Elle fit un petit rire très discret et dit.

- Voilà ... Si tu as d'autre idée de création dit le moi et je le ferais.

En attendant la réponse de la fée, Lyris prit la panier d'eau, mit de la neige dedans et posa des boules dessus. Elle en mit trois de couloir différentes. une rouge (qui rappelle la couleur de cheveu de l'elfe), du bleu (qui rappelle sa couleur de cheveu ainsi qu'une boule verte (qui rappelle la nature).

En attachant les dernières boules à la guirlandes, Saéba fut ravie de voir que sa camarade fabriquait d'autres jolies choses. Elle semblait y mettre tout son cœur. C'était sans doute grâce à cela que sa magie était si belle. Après avoir regardé leur fabrication, elle concéda que ça lui plaisait.

« Oh c'est joli avec la décoration. »
« C'est grâce à toi. » fit la pixie avec un clin d'oeil.

Elle était ravie que la demoiselle comprenne qu'elle avait du talent. Or, si elle avait toujours connu le chagrin et le rejet, elle avait sans doute perdu confiance en elle. Les hommes ou les enfants qui l'avaient battue n'avaient pas dû que la tourmenter physiquement. Hélas, ils avaient dû aussi prendre un malin plaisir à la briser intérieurement. La rouquine soupira en imaginant la pauvre petite souffrir. Même sans la connaître, elle aurait voulu remonter dans le temps pour botter les fesses de ces idiots. Elle aurait emmené Ronwe et il se serait défoulé sur ces ignobles lâches qui s'en prennent à une enfant... La métis créa d'autres formes en reprenant le thème de Noël : elle fit un sapin, puis un panier. A chaque objet terminé, la rousse l'accrochait en faisant un commentaire. A chaque fois, elle était admirative. L'ultime création lui fit plaisir : il s'agissait d'une petite fée toute mignonne. Elle entendit sa voisine rire et cela lui fit chaud au cœur.

« Voilà ... Si tu as d'autres idées de création dis le moi et je le ferais. »
« Oh, la fée est adorable ! On dirait toi ou moi ! On va dire que c'est nous deux... Après tout, nous sommes pareilles. »

A ses yeux, il n'y avait aucune différence physique entre une hybride et une personne de sang pur. Hormis sa couleur de peau, rien ne les opposaient. Soudain, elle remarqua ce que faisait Lyris avec les boules de couleur. L'arbre allait être très coloré.

« Je pensais à un petit traîneau ou à un sucre d'orge... Mais j'aimerais bien t'aider à faire quelque chose. »

- C'est grâce à toi.

Lyris fut un peu embarrassé face à ce compliment. C'était la première fois qu'elle en recevait un, en dehors de ses parents. Elle se mit a regarder tout ce qu'elle avait fait sous son coup de tête et pour elle c'était pas si merveilleux que cela. C'était même très simple et pas exceptionnelle. Elle pouvait faire des choses plus belles et grandes mais c'était son petit secret et elle le gardait pour elle. En effet, ces grandes créations ont toujours eut le don de la calmer et de la faire sourire même dans les pires moment de sa vie. Mais peut être qu'à la fée, quand elle l'a connaitra plus, peut être qu'elle le lui montrera.

- Oh, la fée est adorable ! On dirait toi ou moi ! On va dire que c'est nous deux... Après tout, nous sommes pareilles.

Ses propos de la fée la fit sursauter. "pareilles" c'était vraiment pas souvent qu'elle entendait ce mot pour la qualifier. Ca devait être la deuxième fois de sa vie qu'elle l'entendait. La première fois c'était y a pas longtemps par un elfe de l'académie et maintenant elle. Cela faisait bizarre à Lyris qu'on l'a considère comme cela, elle en avait pas l'habitude. Mais au fond d'elle, cela lui fit chaud au cœur. Elle avait toujours rêver qu'on la traite différemment et de se faire des amies. Ne sachant que dire, elle fit un grand sourire. Elle espéra que cela suffira pour montrer à la fée que ces propos l'ont touché.

- Je pensais à un petit traîneau ou à un sucre d'orge... Mais j'aimerais bien t'aider à faire quelque chose.
- Etre là avec moi et me parler, cela me suffit. J'en avais tellement rêver.

Lyris qui avait répondu spontanément, mit sa main devant sa bouche et baissa un peu ses yeux, gênée.
Mais elle se reprit vite quand elle se rappela ce que la fée avait dit avant. "Un petit traineau et un sucre d'orge, facile à faire". Elle se concentra donc et créa ses deux formes. Elle mit un peu plus de temps pour créer le traineau car elle ajouta trois cerfs qui trainer le traineau.

« Etre là avec moi et me parler, cela me suffit. J'en avais tellement rêvé. »

A ces mots, Saéba retint son souffle. En tournant la tête avec douceur, elle examina la jeune fille si talentueuse. Son passé l'avait-elle détruite au point de ne pas avoir d'amis ? N'avait-elle jamais connu le dialogue sans être frappée moralement ou physiquement ? Avait-elle été contrainte de toujours observer la foule sans oser s'y mêler ? Si c'était le cas, c'était tellement triste pour elle. Avec un regard plein de compassion, la rouquine imaginait facilement combien la demoiselle avait pu souffrir. Etre seule était une chose qu'elle n'avait jamais voulu connaître. Bien sûr qu'elle l'avait été lorsque sa famille l'avait rejetée... Mais ce n'était pas pareil. Il lui restait des camarades, des gens avec qui rire et partager son temps. Or, la personne en face d'elle n'avait pas eu cette chance.

« J'en suis désolée... » susurra-t-elle en baissant la tête.

Tandis que sa tignasse vermeil glissait de sa nuque vers ses épaules, son dos s'affaissa. Décidément, la majorité des pensionnaires d'Aëlyna avaient connu le malheur. Entre Al-Wi dont les parents étaient décédés ou Ronwe qui ne trouvait rien d'autre que de devoir se battre avec ses poings, … La vie d'un être magique était-elle si difficile ? Le destin s'amusait-il à parsemer leur route d’embûches ? Alors qu'elle songeait aux difficultés pour tracer son chemin, la pixie entendit diverses conversations en direction du sapin. L'une d'entre elles la séduisit énormément. Elle attendit donc que la métis termine ce qu'elle faisait pour lui en parler. Une fois de plus, son travail était remarquable !

« Oh, j'adore ton idée de placer des petits cerfs ! »

D'un air émerveillé, elle inspecta la figurine aquatique en l'orientant dans tous les sens. La lumière du jour faisait virevolter les couleurs sur la surface de l'eau cristallisée. Après avoir comblé ses yeux d'une telle beauté, elle accrocha les deux nouveaux objets à la guirlande. Avec cet ajout, celle-ci était terminée.

« Regarde, ce que tu as fait est superbe ! Que dirais-tu d'aller la poser sur l'arbre ? »

La fée se redressa en tenant une partie de la décoration et attendit que sa camarade prenne l'autre côté. Après quoi, elles se dirigèrent vers l'immense sapin. Sur le chemin, Saéba lui fit part de ce qu'elle avait ouie.

« J'ai entendu des étudiants parler du réfectoire. Apparemment, la directrice y a fait mettre plusieurs petits ateliers de cuisine. Des élèves peuvent faire des petits sablés ou des décorations de Noël en patte à sel. Je sais un peu cuisiner, mais j'ai encore des progrès à faire... Ce serait amusant de se faire quelques cookies ou pâtisseries, non ? Les filles qui sont passées tout à l'heure ont dit que cela venait juste d'être installé, il y aura donc peu de personnes... Qu'en dis-tu ? »

Elle lui adressa un petit sourire malicieux, puis s'arrêta devant l'arbre de Noël.

« Où veux-tu mettre la guirlande ? Ici ou un peu plus haut ? »

- Regarde, ce que tu as fait est superbe ! Que dirais-tu d'aller la poser sur l'arbre ?
- Merci, dit Lyris timidement et ajouta oui.

D'un geste timide, Lyris prit l'autre bout de la guirlande et avec la fée, elle partirent vers l'arbre. Elle écouta avec attention ce que la fée lui disait. Lyris réfléchissait, au début elle aurait dit non mais en voyant la fée joyeuse, Lyris se dit que se pourrait être amusant et si la fée est avec elle, Lyris sentit qu'elle pouvait essayer de surmonter ses peurs, et de passer des moments avec la fée.

- Euh, ... oui, je veux bien, .. mais je ne suis pas très bonne cuisinière.

Elle avait dut cuisiné deux-trois fois avec ma mère, mais en voyant qu'elle n'y arrivait pas, elle avait abandonné.
Arrivé devant l'arbre, elle entendit la fée parlé.

« Où veux-tu mettre la guirlande ? Ici ou un peu plus haut ? »

Lyris regarda l'arbre déjà bien décoré par tout le monde et réfléchit où elle pourrait le mettre. Quand elle eut une idée, elle le proposa à la fée.

- Peut être un peu plus haut. euh ... Car ca pourrait être joli avec le soleil ou la lumière qui l'éclaire ... mais c'est juste une idée ...

Saéba observa la talentueuse hybride qui se trouvait devant le sapin. Ce dernier était couvert de somptueuses décorations. On y trouvait toute sorte de fabrication artisanales telles que de superbes boules de cristal en feu, des étoiles de glace ou des petits cadeaux en papier doré, … Les étudiants qui avaient déjà terminé avaient fait du beau travail ! La participation pour cet événement était telle qu'il aurait presque fallu un second conifère ! Pendant que la pixie scrutait en détail l'arbre, la métis s'adressa à elle.

« Peut être un peu plus haut. euh ... Car ça pourrait être joli avec le soleil ou la lumière qui l'éclaire ... mais c'est juste une idée ... »

En guise de réponse, la fée se contenta d'afficher un sourire joyeux. Après quoi, elle déploya ses ailes pour accrocher la guirlande avec sa camarade. Elle essaya de la placer exactement là où on lui avait demandé. La ''simple'' idée, comme disait Lyris, était parfaite. Avec tous les objets présents sur les branches et la lumière, on distinguait une dizaine de couleurs festives se refléter sur la poudreuse. D'autres élèves arrivèrent avec des Pères Noël en sucre d'orge. En remarquant la création de l'hybride, elles applaudirent.

« Hey, c'est vous qui avez fait ça ? C'est vraiment joli ! Wahh ! On dirait du cristal. Bravo. »
« Oui, la demoiselle à côté de moi est très douée. »

Les étrangères toisèrent Lyris sans dire un mot. Leurs traits indiquaient qu'elles étaient choquées qu'une sang mêlée puisse avoir un tel talent. Toutefois, elles ne pouvaient démentir : ce qui avait été créé était sublime.

« C'est vrai, ce qu'elle a fait est joli. » concéda l'une des pensionnaires.

Son mépris se changea en regard chaleureux, puis elle accrocha ses créations. Saéba prit de nouveau la main de sa camarade. Elle y allait toujours avec douceur. En se penchant près de l'oreille de la métis, elle murmura :

« Tu vois, je ne suis pas la seule à penser que tu as du talent. Aller viens, on va au réfectoire. Qu'importe si l'on est douée ou pas, ça sera amusant. »

Rebroussant chemin, les jeunes femmes se dirigèrent vers la cafétéria. Sur la route, elles croisèrent plusieurs jeunes qui se rendaient au jardin. La pixie fit tout pour éviter de trop s'approcher d'eux. Il ne valait mieux pas tenter le diable... Finalement, elles arrivèrent à destination. Elles remarquèrent qu'un atelier était disponible. Sur une table se trouvait de la patte à crêpe, ainsi que des ingrédients pour faire des cookies.

Lyris était très surprise quand les étudiants questionnaire sur leur création et que la fée leur répondirent que c'était elle. Lyris voyait bien à leur visage que les étudiants était surpris aussi. Mais elle pensa que ces étudiants n'allait rien dire ou alors nier les propos de la fée. Mais quel fut sa surprise quand on contraire, elle reçut des félicitations. Certains étudiants disait que c’était jolie, même en sachant que c'était elle, une hybride qui l'avais fait.

- Euh, .... merci, murmura d'une petite voix Lyris aux étudiants.

Elles finirent de l'accrocher à l'arbre puis elle entendit les propos de la fée.

- Tu vois, je ne suis pas la seule à penser que tu as du talent. Aller viens, on va au réfectoire. Qu'importe si l'on est douée ou pas, ça sera amusant.
- Hum ... oui, dit joyeusement Lyris.

Lyris, sa main dans celle de la fée, fut contente. Ce devait être le plus bon noël qu'elle passait. La fée était attentionné avec elle et elle se sentait un peu aimé en retour. Mais elle ne savait pas comment le montrer à la fée. Soudain, elle eut une idée.
Elle s'arrêta en plein vol. La fée la regarda étonné mais lyris ne dit rien. Elle se concentra et fit une nouvelle création. C'était un bracelet en eau avec des petites fées qui pendaient. Elle regarda la fée et lui dit.

- Euh ... tient c'est pour toi ... pour te remercier de tout ...

Lyris rougit un peu en le disant. C'était la première fois qu'elle faisait un cadeau à quelqu'un et ne savait pas trop comment le dire. Lyris le lui tendit. Quand la fée l'eut prit, Lyris se remeit en route vers le réfectoire.

Alors qu'elles se dirigeaient vers le réfectoire, Lyris s'arrêta. Elle ne dit rien et semblait perdue dans ses pensées. La fée se demandait si elle avait fait ou dit quelque chose de mal. Tout en cherchant une explication plausible, elle toisa sa camarade avec étonnement. Soudain, elle vit un petit amas d'eau se former devant l'hybride. Avait-elle oublié une décoration pour l'arbre ? Le liquide gesticula comme s'il était vivant, puis commença à prendre forme. La pensionnaire avait fabriqué un joli bracelet avec des petites fées qui pendaient.

« Euh ... tiens, c'est pour toi ... pour te remercier de tout ... »

Attendrie, Saéba la fixa en souriant. Bien qu'elle trouve qu'elle n'aie rien fait, elle était très touchée par ce geste. C'était un très beau présent.

« Oh, merci ! Je n'ai pas fait grand chose, mais j'accepte volontiers ! C'est si joli... »

Son interlocutrice rougissait en lui apportant le cadeau. Elle était très attentionnée et vraiment adorable. Une vraie perle. La rouquine attrapa doucement ce qu'on lui tendait. Elle s'attendait à un contact froid lorsqu'elle le plaça autour de son poignet, néanmoins ce ne fut pas le cas. Il y avait une sensation de magie parcourant l'objet, pourtant cela n'était pas douloureux. Elle leva les yeux vers la merveilleuse créatrice.

« Merci ! J'aime beaucoup. »

Après cinq bonnes minutes, elles arrivèrent à la cafétéria. Elles remarquèrent qu'un atelier était disponible. Sur une table se trouvait de la patte à crêpe, ainsi que des ingrédients pour faire des cookies. La rousse entraîna l'élève près de ce comptoir improvisé, puis regarda plus attentivement ce qui avait été mis à leur disposition. Quelques recettes avaient été posées sur un coin. Pour éviter qu'on les salisse, les organisateurs les avaient recouvertes d'un plastique fin. La jeune fille attrapa l'une des feuilles.

« Regarde, ils montrent le degré de difficulté, ainsi que le temps de préparation. La directrice a vraiment bien organisé l'événement. » admit-elle.

Elle sélectionna plusieurs fiches plastifiées. Les muffins étaient assez ''tendance'', autrement il y avait les cookies qui seraient faciles à faire, sinon il y avait la possibilité de faire une tarte. Elle montra les trois recettes à Lyris pour lui demander son avis.

« Tu as une préférence entre ces trois-là ? Ou bien tu as vu quelque chose qui te plaisait sur une autre recette ? »

Lyris était contente que son cadeau lui plaise et elle lui sourit. Elle voulais vraiment devenir son amie.

Arrivé dans la cafétéria, Lyris suivit la fée qui la dirigea vers un atelier disponible. Tous autres étaient prisent avec des groupes de filles et de garçon qui faisaient des plats. Ceux ci avaient l'air de beaucoup s'amuser. Lyris les envie un peu mais elle se reprit. Elle était avec la fée et elle aussi pouvait très bien s'amuser.

Elle reporta son attention sur l'atelier et regarda ce qu'il y avait. Il y a beaucoup d'ingrédient ainsi que des outils et des recettes. La fée lui en montrait trois. Lyris les regarda et sourit. Elle sut de suite ce qu'elle préférait. Mais elle se calma et répondit doucement.

- La recette des cookies a l'air bien et pas très compliqué. Et euh en fait je ... j'adore les cookies.

Lyris, qui ne savait pas comment s'y prendre.Elle commença par lire la recette. Mais tout à coup, elle se tourna vers la fée et lui demanda :

- Euh, si tu veux bien. ...

Elle lui avais bien demandé son avis, mais Lyris ne savais pas trop comment se comporter, cette situation était nouvelle pour elle. Jamais auparavant, elle n'avait fait quelque chose à deux. Elle voulait vraiment que cette fée devienne son amie et tout à coup, elle se rendit compte qu'elle ne connaissait pas le nom de la fée. Elle prit son courage à deux mains et demanda timidement.

- Euh, ... en fait, ... je je ne connais pas ton nom. Moi, ... je m'appelle Lyris Nasylia ... et toi ?